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Le non transgressif : qu'est‑ce que c'est vraiment ?

  • Photo du rédacteur: Édaa
    Édaa
  • il y a 11 heures
  • 4 min de lecture

Je parle de "non transgressif" et je vois déjà certains sourcils se lever… attends, ce n'est pas ce que tu crois. Je ne parle pas de devenir sage comme une image, de censurer quoi que ce soit ou de tout rendre fade et aseptisé.

Je parle d'autre chose. Je parle d'un seuil. Un seuil structurel. C'est simple : ce qui n'active pas un débordement psychique, relationnel ou éthique qui dépasserait le cadre du travail qu'on fait ensemble.

Autrement dit : ce qui intensifie sans faire perdre l'axe.

Laisse‑moi être très concret avec toi.


Ce que "non transgressif" n'est PAS

Déjà, clarifions ce que ça n'est pas. Parce que le mot "transgressif" peut vite devenir problématique quand il dérive.

La transgression c'est :

  • Provoquer un choc pour "faire sauter des verrous" (comme si c'était la seule façon d'évoluer)

  • Jouer avec la confusion des rôles (l'enseignant qui se prend pour un amant)

  • Utiliser l'érotisme pour court‑circuiter la conscience (genre on passe direct par la porte de derrière)

  • Créer une excitation qui n'est pas intégrable après


On voit là, que la transgression devient vraiment problématique quand elle :

  • Crée une dette implicite entre les personnes

  • Installe une emprise subtile, tu sais, le genre qui ne se voit pas tout de suite

  • Laisse quelqu'un ouvert sans contenant, comme ouvrir une boite sans avoir prévu comment la refermer


Ce que "non transgressif" EST

Ce que nous appellons non transgressif, c'est une intensité tenue par une structure claire.

Ça veut dire quoi concrètement ?


Ça veut dire :

  • Les règles sont explicites — pas de zone floue

  • Les cadres sont posés avant — tu sais où tu mets les pieds

  • Les seuils sont respectés — il y a des limites claires

  • Chacun reste souverain de son corps, de son rythme et de son oui / non


La magie, elle opère dans la profondeur. Pas dans le dépassement forcé de tes limites personnelles. Nuance importante.


Exemples très concrets

Parce que la théorie c'est bien, mais les exemples c'est mieux. Voici la différence en action.


Exemple A — Le regard en binôme

Version non transgressive :

  • La durée est annoncée : 2‑3 minutes, point

  • Posture assise stable — tu es bien installé

  • Consigne claire comme de l'eau de roche : regard présent, sans intention particulière

  • Tu peux fermer les yeux à tout moment si ça devient trop

Effet : Intensité, oui. Vérité, oui. Émotion parfois très forte, oui. Mais c'est intégrable. Tu peux digérer ça.


Version transgressive :

  • Durée floue — on verra bien combien de temps

  • Proximité imposée — pas vraiment le choix

  • Injonction du type "soutiens quoi qu'il arrive" et même si l'animateur ajoute "c'est ça la vraie force"

  • La montée émotionnelle censée être "preuve que ça marche"

Effet : Confusion. Sidération. Dépendance possible envers le processus ou la personne.


Exemple B — Le travail des polarités

Version non transgressive :

  • La polarité est vécue comme une qualité énergétique : contenance d'un côté, réceptivité de l'autre

  • Les rôles sont temporaires et on les inverse ensuite

  • Il y a une intégration finale systématique — on revient au centre

Effet : Une compréhension incarnée. Un équilibre interne qui se rétablit.


Version transgressive :

  • La polarité devient sexualisée de manière implicite, homme tel rôle, femme tel rôle

  • Assignation figée : "Toi tu es comme ça"

  • Pas de retour à l'unité — on reste coincé dans le rôle

Effet : Renforcement des projections et des déséquilibres. Tu sors plus divisé qu'avant.


Exemple C — La magie sexuelle (point crucial)

Attention, on entre dans un territoire délicat. Sois bien attentif à la différence.

Version non transgressive :

  • Travail sur la sensation, le souffle, l'onde interne. C'est ça le cœur

  • Aucune stimulation imposée de l'extérieur

  • Pas d'orgasme comme objectif à atteindre. C'est pas une course

  • La sexualité ici est un principe, pas une pratique avec quelqu'un

Effet : Un érotisme conscient. Une circulation d'énergie. Une puissance calme qui monte.


Version transgressive :

  • L'excitation est recherchée pour elle‑même. C'est devenu le but

  • Pression implicite à "aller plus loin". Tu sens qu'on attend quelque chose de toi

  • Confusion entre le cadre rituel et le désir personnel de quelqu'un

  • Pas de "retour au calme", pas de clôture de l'expéreince. On te laisse comme ça après

Effet : Ouverture excessive. Attachement qui se crée sans qu'on l'ait voulu. Parfois un malaise qui arrive plus tard, quand tu es rentré chez toi.


Le critère simple pour reconnaitre le non transgressif

Tu veux savoir si ce que tu viens de vivre était juste ou pas ? Pose‑toi ces questions après un exercice :

  • Est‑ce que je me sens plus centré ou dispersé ?

  • Ai‑je plus de clarté ou plus de confusion ?

  • Mon énergie est‑elle stable ou agitée ?

  • Le lien à l'autre est‑il clair et libre, ou chargé d'attentes floues ? 

Si l'axe est là, c'est juste. Si l'axe est perdu, la transgression n'est plus initiatique. Elle devient invasive.


Le lien avec les couleurs tantriques

Si tu connais déjà cette grille, tu vas voir comment ça s'articule :


Blanc non transgressif : Sécurité. Lisibilité. Intégration. Les fondations sont solides.


Rouge non transgressif : Intensité habitée. Pas débordante. Tu sens la puissance sans te faire emporter.


Noir non transgressif : Traversée accompagnée. Jamais forcée. On descend ensemble, mais jamais en te poussant dans le vide.


La vérité du tantrisme

Le vrai tantrisme ne cherche pas à briser tes limites comme un bulldozer.

Il cherche à les rendre conscientes. Poreuses. Maitrisées.

C'est toute la différence.


Le non transgressif permet paradoxalement plus de profondeur que la transgression brute

Parce que c'est ça le paradoxe : quand la structure est claire, la profondeur peut vraiment s'installer.


 
 
 

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